Les Nannies et SuperNanny ou la crise de la parentalité en primetime.

Bon…
voilà
j’avoue.

J’ai regardé Les Nannies sur M6 mardi soir dernier.

D’abord parce que le mardi soir c’est MA soirée devant la télé, sans prise de tête et d’envie de profonde réflexion sur la vie. Et que rien ne vaut pour moi finalement M6 à l’heure « d’appartement à vendre » ou autre émission grand public qui nous montrent le malheur des autres et nous font trouver plus doux nos difficultés. (et en plus, souvent ils ont l’air d’en rire).
Bref.
Il parait qu’ils arrivent plus à vendre leurs appartements à vendre, donc finalement je n’étais pas étonnée de ne pas trouver cette programmation. « Les nannies » ça sonne évidemment comme « super nanny » sans la nommer. Mais ce n’est quand même pas exactement ça.

Le concept?

2 coachs en parentalité qui vont essayer de sortir de l’enfer 2 couples qu’on va suivre en parallèle. Au pire, si un des couples vous gave, vous aurez peut-etre envie de vous accrocher pour avoir la suite sur l’autre.
Et ensuite ils remettent ça à 22h30.

Toujours: état des lieux/diagnostiques/on change/on fait un point … bref comme toutes les émissions de ce type. La prochaine étape dans quelques temps: on prendra des nouvelles. La mécanique est bien rodée.

Pour lancer l’émission (à ma connaissance c’était la grande première): des parents vraiment dans la m***** et d’autres franchement très stressés.

Petite étude de cas

Cas n°1: papa connecté 100% à ses jeux vidéos, en plein milieu du salon et les filles en train de s’insulter sur le canapé. Madame proche du burn out. Peut-être est-elle celle qui a fait appel à l’émission? En tout cas personne n’a l’air heureux, sauf peut-être monsieur qui fait ce qu’il veut.

Mon analyse: Mauvaise pub des papas gameurs au passage. Il faut dire qu’il était particulièrement drogué. Papa fermera le portable et le rangera. Repas de famille obligatoire. Tout le monde est poli et participe a la vie domestique. Sortie obligatoire en foret.
Je ne crois pas au sevrage du papa pour l’émission. Mais si déjà il ne joue plus au milieu du salon devant ses filles et se met à s’en occuper un peu, c’est déjà un pas énorme.

Cas n°2: Un enfant de 3 ans et demi qui mange encore comme un bébé. (que du liquide)

Mon analyse: Parents stressés par leur enfant qui ne mange pas, donc lui fait un repas de bébé. Mince, j’ai l’impression d’entendre ça tellement de fois. La peur qu’il n’ait pas assez. Nos enfants ne sont pas squelettiques, ils peuvent survivre le ventre vide pour faire dodo si ils n’ont pas envide de manger le repas des grands. Ils se rattraperont le lendemain.
Bon, par contre, nous avons tous plus ou moins un travail à faire à ce sujet. Si on en vient à punir un enfant qui ne mange pas, peut-être aller se faire aider? Si manger est fait sous la contrainte (menace, coup, punitions). Ouah ça fait peur pour l’adolescence.
Différentes tentative pour amener l’enfant à mettre du solide dans sa bouche (notamment une récompense) = échec. Là on est pour moi dans le cadre du lâcher prise des adultes: tant que l’adulte n’est pas près à voir son enfant grandir, ça restera comme ça.
c’est comme le sevrage: si maman n’est pas prête à sevrer, autant leur fiche la paix.
Puis, finalement, tous à un moment ou un autre, notre enfant n’a pas évoluer exactement « dans la norme »…

Cas n°3 et 4 je ne pourrais pas en parler très longtemps car la fatigue m’a rattrapé, j’ai décroché et je ne suis pas à ce point de vouloir me faire un replay. Une petite qui fait de grosses crises, parle comme un charretier. Deux garçons livrés à eux-mêmes.

Les garçons laissés à eux même depuis le décès du papa. Une histoire très triste finalement. La maman s’est effacée trop et tout le monde est malheureux. Pas vu la fin mais je suppose que plus de présence, de règles et d’affection a du être très positif.

Pour la petite fille, là je n’ai pas suivi la fin.

Enfants malheureux

Franchement, dans tous les cas (sauf le 2) des enfants malheureux voir très malheureux dont on ne respecte pas les besoins. Le 2 est certainement plus compliqué et d’ailleurs les progrès sont un travail de longue haleine et donc durs à montrer à la télé.

Sans entrer dans les solutions toutes faites autoritaires, il n’est pas difficile avec un regard extérieur de voir les défauts des autres.
– La famille qui laisse les enfants livrés à eux même
– La où il n’y a aucune règle, sauf celle que « maman fait tout pour les autres »
– Les enfants infernaux car il n’y a aucune activité adaptée à leur age de prévu (passer la journée enfermé, pas d’activité artistique, ne jouer qu’avec le bébé, ne jamais pouvoir jouer avec l’adulte…)

Donc, dès que l’on dit aux parents: vos enfants ne sont pas heureux comme ça, ils ont besoin de lien avec vous de temps, de règles, d’activité physique: un grand pas se fait. Que vous respectiez leurs besoins et faire respecter les autres.
Inutile de crier pour lui demander de ne pas crier.
Pas de chantage ou de punition dé-corrélée de la situation.
Etc.

Finalement, c’est plutôt du bon sens…

C’est un peu étrange de le voir à la télé mais parfaitement déculpabilisant:

  • Il y a bien pire que chez moi ailleurs!
  • Ah, elle essaie ça, je vais essayer aussi.
  • Ils sont trop c*ns franchement, MOI j’ai de l’autorité sur les enfants (pensée facile)

 

Donc, et si ça faisait du bien? D’entendre des évidences? (qui ne sont pas évidentes pour tout le monde).
Les nannies ne proposent jamais la violence. Cadrent et proposent des solutions de médiations où le parent garde le dernier mot en temps que parent.

Finalement, ce sont des possibilités à explorer qui ne sont sans doute pas bien dangereuses avec les enfants. Moins dangereuses que les cris, menaces et violences physiques d’un parent débordé.

La seule chose qui me gène est que l’on se met naturellement en situation de jugement. Ce que je vient de faire d’ailleurs, mais c’est humain.

Par contre, les deux nannies s’habillent plus normalement que SuperNannie!

Voilà, donc apres tout, pourquoi pas? Mais je plaindrais toujours ses familles qui dévoilent leur vie à la télé.

Edit: Marrant, il parait que ça va être la guerre des super nounous. Très bien, j’observerai ça, promis.

2 thoughts on “Les Nannies et SuperNanny ou la crise de la parentalité en primetime.

  1. Je trouve toujours ça un peu étrange d’accepter de se faire filmer dans son quotidien, séquences qui seront ensuite découpées et montées, quand ce n’est pas déjà scénarisé (une famille avait raconté un tournage de Super Nanny, ce n’était pas tout rose et on leur demandait clairement de faire des choses inhabituelles pour la famille comme par exemple laisser les petits sous la surveillance de l’ado et ne pas répondre aux appels de celle-ci, ce qui les faisait ensuite passer pour des parents totalement démissionnaires), et d’accepter de diffuser sa vie privée. Que ce soit pour Confessions Intimes ou parler de ses enfants. Je dirais même que je comprends encore moins qu’on puisse exposer ses enfants ainsi alors qu’ils n’ont rien demandé, mais ça doit être mon côté extrémiste du droit à l’image des petits. Floutés ou non parents et enfants restent reconnaissables.

    Être à bout et avoir besoin d’aide, je le comprends totalement, mais offrir sa vie privée en pâture aux critiques, ça me dépasse ! Si nous, inconnus, pouvons trouver un côté réconfortant en voyant que d’autres galèrent encore plus, pourquoi pas. Mais je n’ose imaginer le regard des proches, de l’école ou de l’entourage professionnel après une telle émission !

    Je suis peut-être de mauvaise foi, après tout je n’ai pas regardé l’émission, mais j’ai du mal à comprendre les motivations des familles qui y participent. Trouver de l’aide, ok, mais est-ce vraiment la seule solution qui se présentait à eux ? Exposer sa famille aux critiques et railleries est-il indispensable quand on veut en comprendre les dysfonctionnements ? Je suis sceptique…

    • Je suis en fait presque complètement d’accord avec toi, même si l’article que j’ai écrit pourrait te faire penser le contraire.
      Disons plusieurs chose: il est certain qu’il y a un scénario. C’est de la télé-spectacle bien orchestrée. Forcément malheureusement sur le dos de cette famille. Mais en même temps, si on participe ce genre d’émission, c’est bien que l’on y trouve son compte un peu, non?
      Par contre, c’est sur que faire une émission sur des sujets aussi intimes, c’est plus impliquant que de ne pas réussir à vendre 500k€ une grange achetée 50kFrancs.

      « Et les enfants » me diras-tu. Là, oui, pour leur droit à l’image c’est mort. preuve qu’un « mineur » n’a finalement que les droits que le « majeur responsable » lui accorde. Droit à parler, droit de ne pas se prendre de coups dès qu’il déplait aux parents, droit à son image respectée.

      Par contre, sur le fait de trouver de l’aide autrement… oui, en théorie. mais en pratique? je ne sais pas. C’est si dur parfois d’être parents, et nous sommes une société plus isolée qu’avant (même si avec internet, ça évolue). En tout cas souvent en tant que parents, et surtout jeunes parents, nous sommes perdus. Nous n’avons plus de repère figés, ce qui n’est pas forcément un mal mais est plus angoissant. Et les jugements, on s’en prend plein la tête quelque-soient les choix que l’on fait. A devoir s’inventer parents et se créer les règles qui nous conviennent, il est plus facile d’être débordé qu’avant où de toute façon « les enfants n’avaient pas voix au chapitre ». Point final.

      Je laisse aux familles le bénéfice du doute, et j’espère que ça leur apporte un peu de positif.

      Enfin, perso, parfois les appels à témoin peuvent sembler attrayant, mais pas de risque que je saute le pas. Déjà, je tiens à ma bulle. Et ensuite, je SAIS que ce serait un motif de divorce ^^

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