Parentalité dans la norme et hors norme

Je réagis un peu à chaud à la lecture d’un blog que je suis régulièrement: lesvendredisintellos

Voici l’article en question:  http://lesvendredisintellos.com/2013/08/30/faut-il-une-bonne-raison-pour-avoir-un-enfant-ou-ne-pas-en-avoir/

En fait, je réagis indirectement, plutôt à l’un des sujets : celui des femmes qui font le choix de ne pas avoir d’enfants. Sur l’article du site madmoizelle http://madmoizelle.com/carnets/bd/2011/03/16/et-toi-quand-est-ce-que-tu-ty-mets/ consacré à une BD « Et toi quand est-ce que tu t’y mets » ( Madeleine Martin /Véronique Cazot) qui raconte les tribulations d’une jeune femme qui ne souhaite pas avoir d’enfant mais subit une grand pression sociale contre ce choix.

De nombreux commentaires sur cet article montrent que pression sociale il y a. On pouvait s’en douter, mais ça fait parfois du bien de le dire.

En effet, femme qui ne veut pas d’enfant est hors de la norme. De là à la considérer « anormale » (qui n’est pas normale donc qui a un problème) il n’y a qu’un pas. Être « hors de la norme » n’est pourtant que « ne pas être dans la norme »…

La considérer comme un danger pour la société est le pas suivant (elle pourrait « en contaminer » d’autres avec ces idées bizarres et mettre en péril l’humanité). Mais là, franchement c’est faire preuve d’un sacré mauvais esprit.

Revenons à nos moutons, enfin à la norme.

La norme dans notre société est (aujourd’hui, 2013, en France) – rappelons le – mariée, 2 enfants.
Et à coté de cette norme, beaucoup de cas différents de la norme: autorisés mais pas encore franchement assumés par la société.

Autorisés?

Oui, autorisés.
Il n’y a pas si longtemps (et encore dans certains pays), être « hors de la norme » pouvait aller de l’exclusion du groupe (là ça peut encore arriver), la contrainte, la violence physique (souvent parfaitement légale),etc.

Autorisé, donc le « hors-norme » mais se retrouve sous le feu des projecteurs si la norme est transgressée

  • Tu n’as pas encore d’enfant? Ben alors tu t’y mets quand? (quoi, pas d’enfant?)
  • Tu en as un? Alors, quand est-ce que tu lui fais un petit frère (quoi un enfant unique,??)
  • Tu en as deux? Ah, j’espère que tu vas t’arrêter la! C’est déjà tellement dur! (bipp!! norme atteinte)
  • Tu es enceinte du 3e? 2 c’était quand même bien suffisant… tu comptes t’arrêter là quand même… mais tu vas faire comment? (la même personne qui insistait pour le 2e)

(Imaginez la suite, ça fait peur).

Dans tous les cas, même si on est dans la norme « marié+2 enfants » il y aura toujours des biens-pensant pour trouver qu’on le fait trop jeune, trop vieux, pas encore bien installés, pas mariés, voir avec la mauvaise personne(ou le mauvais sexe).

Rassurez vous en vous disant que toutes ces pressions sont un mécanisme du groupe pour consolider sa norme… mais que vous individuellement vous pouvez quand même faire ce que vous voulez. En plus, en France c’est autorisé.

Une solution est d’assumer et d’essayer de ne plus écouter ces injonctions…

Travail difficile car nous sommes des créatures sociales qui avons besoin généralement de la reconnaissance de notre entourage.

Mais bon, franchement:
Une famille, ou pas, avec ou sans enfant, tant que vous ne maltraitez personne, ça vous regarde. Ecoutez-vous, faites vous confiance.
Et si vous changez d’avis? Eh bien ça vous regarde, non? Vous n’écoutiez pas avant les remarques désagréables. faites de même avec les sourires moqueurs (à la « on te l’avait bien dis »).

J’ose croire que ce sujet est finalement transposable dans pas mal de domaine.

Bref.

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