Les conseils en 20 Minutes à mettre à la poubelle?

Quand 20 Minutes essaie de donner des conseils aux parents. Où « les injonctions aux parents dès 8h du mat’. »

Attention: l’article (paru le 5 mai dernier) était pour l’Ile de France en couverture avec le titre: « PÉDIATRIE. Petits préjugés, grands effets. »  Avec un tel titre je m’attendais au moins à quelque chose qui révolutionne la pédiatrie! Mais non, naïve que j’étais.

Voici l’article en question, aller voir p. 5: http://pdf.20mn.fr/2014/quotidien/20140505_FRA.pdf

Alors, OK: 20 Minutes, je me doutais que ce n’était pas du journalisme, et qu’on était plutôt dans le talk-show et la pub. Mais là, ils ont fait fort. Et finalement, je devrais passer à autre chose. Cependant, ils abordent des vrais sujets qui peuvent inquiéter les parents (vu que nous nous posons plein de question justement et souhaitons bien faire). Et ils revendiquent quand même + de 4 millions de lecteurs quotidiens. Certains dedans ont pu se sentir tout à coup incompétent et illégitime à chercher à apprendre par lui-même. Donc, on va voir ça.

Attention: introduction pour vous mettre dans l’ambiance

Ils ont tout lu, tout entendu et croient tout savoir… De nombreux parents qui accompagnent leurs enfants chez le pédiatre arrivent avec un tas d’idées préconçues sur ce qui est nocif ou pas pour leurs bambins. Ce mardi, trois représentants de la Société française de pédiatrie ont décidé de battre en brèche les idées les plus à la mode dans ce domaine…

Attention, ô parents qui osez lire et vous renseigner: vous êtes le « mal »!

Bien sur, on peut lire tout et n’importe quoi sur tous les sujets. Mais, refuser le droit à chercher l’information par nous même, c’est quand même fort.

On devrait plutôt apprendre la lecture critique aux individus, et à rechercher les sources et les conflits d’intérêts. Bien sur, c’est quand même plus facile pour les soignants qui veulent pas s’embêter un patient qui acquiesce à tout ce qu’il dit – même si le médecin n’énonce que son opinion personnelle et non un fait scientifique sur une question évoquée par le parent. (Tous ne sont pas comme ça heureusement).

Alors, parents: sommes nous donc devenus fous à vouloir nous renseigner et prendre nos décisions plutôt que de croire sur parole les oracles des journalistes/pédiatre/??

Ici, le vrai problème est que  ces quelques lignes qui vont dans tous les sens se font passer pour de la pédiatrie. En fait, c’est le stéréotype d’article qui va aller nous faire nous méfier de notre pédiatre/médecin, alors qu’il devrait être une base pour discussion.

Voilà pour la forme. Mais si le fond y était? Voici les 3 thèmes abordés:

  • Laits de croissance
  • Introduction des allergènes
  • Antibiotiques

On va donc les prendre un par un et aller vérifier tout cela…

Laits de croissance

Le « petit préjugé »:

Il n’y aurait pas avantage à prendre un lait de croissance. Les parents les trouvent:

Chers, inutiles, trop sucrés…

Pourquoi il faut en consommer (d’après le Dr Patrick Tounian):

Ils seraient la seule solution contre les carences en fer des enfants.

selon Patrick Tournian, chef de service nutrition et gastroentéorologie pédiatrique à l’hôpital Trousseau, «les laits de croissance sont le moyen le plus simple et le moins onéreux pour assurer à un enfant âgé d’un à trois ans la couverture de ses besoins en fer»

Nous avons ici plusieurs sujets à traiter.

Éthique: l’indépendance de la source.

Normalement, chaque déclaration publique d’un médecin doit s’accompagner  de la déclaration des intérêts qu’il a en parallèle. Par exemple, s’il perçoit une rémunération d’un laboratoire ou d’une industrie, a priori sa parole est moins indépendante et donc le public doit en être informé. Je n’ai pas trouvé celle du Dr Tounian.

Trancher le débat du lait de croissance

Nous avons ici une affirmation simple et non démontrée. Un expert nous affirme que « sisi il faut du lait de croissance c’est le seul qui donne les bons apports en fer ». Epic’esttout.

Je ne vais pas refaire l’article déjà publié ici sur les Vendredis Intellos: http://lesvendredisintellos.com/2012/10/05/lait-infantile-on-nous-prend-pour-des-quiches/

Mais voici les +/- qui m’ont fait tranché le sujet en tant que maman (et ma légitimité de maman pour mes enfants – vous avez le droit de décider autre chose):

Avantage du lait de croissance:

  • Le fer (pour des enfants qui ne trouveraient pas dans la diversification alimentaire une variété suffisante d’aliments) – Donc plutôt pour les populations dites « à risque ».

Inconvénient:

  • Le prix (plus cher que du lait entier ou demi-écrémé bio).
  • L’habitude du gout sucré
  • Absence de règlementation

En effet, c’est ce 3e point qui m’avait fait personnellement convaincu.  Autant il existe en France une règlementation sur les laits 1er et 2e age, et donc une certaine assurance pour les parents sur ce que l’on trouve dedans, il n’existe aucun standard sur les laits de croissance. D’apres l’EFSA: (l’Autorité Européenne de Santé des Aliments)

Contrairement aux préparations pour nourrissons et aux préparations de suite, les préparations pour enfants en bas âge ne sont pas encadrées par des règles spécifiques dans l’UE et la Commission examine s’il faut recommander des dispositions spéciales pour ces produits dans la législation future.

Préparation pour nourrissons = 1er age (quand le lait se suffit à lui-même pour nourrir l’enfant) / de suite = 2e age (en complément de la diversification alimentaire) / pour enfant en bas age = de 1 à 3 ans

L’utilisation de préparations à base de lait dites préparations «de croissance» n’apporte pas de valeur supplémentaire à une alimentation équilibrée pour répondre aux besoins nutritionnels des enfants en bas âge dans l’Union européenne, a déclaré l’EFSA. Les experts scientifiques de l’EFSA n’ont pas pu identifier de «rôle unique» pour les préparations destinées aux enfants en bas âge (communément appelées «laits de croissance») dans l’alimentation des jeunes enfants (âgés de 1 à 3 ans). Ils ont conclu qu’elles ne sont pas plus efficaces, en ce qui concerne l’apport en nutriments, que les autres aliments constituant le régime alimentaire normal des enfants en bas âge.

Coté France: Aucun article sur le site de la Haute Autorité de Santé  – http://www.has-sante.fr

NB: ceci ne dit pas que les laits de croissance sont « mauvais ». Juste qu’ils sont une des possibilités pour proposer à ses enfants une alimentation équilibrée. Mais l’absence de règlementation m’a personnellement inquiété et donc j’ai préféré m’orienter vers du lait de vache + proposer un peu de tout à mes enfants (suite à un allaitement au long court).

Conclusion point 1

S’ils ne sont qu’une possibilité (bien pratique certainement), ils ne doivent cependant pas nous être imposés. Et les « pro » lait de croissance ne devraient pas nous faire culpabiliser si nous ne souhaitons pas en donner à nos enfants. Le vrai sujet est que les laits de croissance devraient être d’abord et avant tout proposé aux populations « à risque » ou « socialement défavorisé » (dans le cas où il n’y a pas/plus allaitement) apres 1 ans. mais le coût financier est difficilement supportable.

Digression – Les recommandations de l’OMS : PRINCIPES DIRECTEURS POUR L’ALIMENTATION DES ENFANTS AGES DE 6 A 24 MOIS QUI NE SONT PAS ALLAITES AU SEIN

http://whqlibdoc.who.int/publications/2006/9242593435_fre.pdf

Donner des aliments variés pour s’assurer que les besoins en nutriments sont satisfaits.
Manger chaque jour ou aussi souvent que possible viande, volaille, poisson ou œufs, car ils sont riches en nutriments clés comme le zinc et le fer. Les produits laitiers sont riches en calcium et en plusieurs autres micronutriments. Les régimes contenant aucun aliment d’origine animale (viande, volaille, poisson ou œufs, et produits laitiers) ne peuvent pas satisfaire les besoins en nutriments à cet âge à moins d’utiliser des produits
enrichis ou des suppléments en micronutriments.
La quantité de lait nécessaire est de 200 à 400 mL/j quand par ailleurs des aliments d’origine animale sont régulièrement consommés en quantité suffisante. Sinon, elle doit être augmentée à 300 à 500 mL/j. Les sources appropriées de lait sont le lait entier d’origine animale (vache, chèvre, buffle, mouton, chameau), le lait traité à Ultra Haute Température (UHT), le lait évaporé reconstitué (mais pas le lait condensé), le lait fermenté ou le yaourt, et le lait maternel exprimé (traité par la chaleur si la mère est séropositive pour le VIH).
Pour garantir un apport en protéines de qualité quand le lait et les autres aliments d’origine animale ne sont pas consommés en quantité suffisante, l’enfant doit manger chaque jour à la fois des céréales et des légumineuses, si possible au cours du même repas

«Il faut supprimer tous les allergènes de l’alimentation des bébés jusqu’à leur un an»

Le « petit préjugé »:

Œuf, poisson, fruit exotique, fruit à coques… De nombreux parents refusent de les faire goûter à leur bébé de peur qu’ils développent des allergies

Pourquoi il faut en donner aux enfants:

Retarder l’introduction d’aliments allergènes pourrait justement augmenter ce risque, selon plusieurs études récentes», note Patrick Tounian. D’où sa recommandation de les introduire un à un au moment de la diversification alimentaire (entre 4 et 6 mois), le lait restant l’aliment de base jusqu’à l’âge d’un an.

Je me souviens justement que mon pédiatre m’avait dit il y a 3 ans (quand on a commencé la diversification pour n°2) que les pédiatres faisaient marche arrière: après avoir dit « pas de diversification avant 6 mois » on revenait dessus car les risques allergiques n’avaient pas baissés, au contraire. En plus, entre un enfant exclusivement nourri au lait infantile, et un au lait maternel l’exposition n’est pas la même (bébé allaité a été exposé si maman mange de tout. bébé non allaité non).

Je ne sais pas vous, mais j’ai l’impression qu’au fond: on ne sait pas ce qui est le mieux, donc: on tâtonne, et nos enfants font les cobayes. Comme je ne suis pas au fait des dernières recommandations, j’ai fait quelques recherches. J’ai du mal à trouver des sources officielles, à part au canada.

On peut consulter un article de Naître et Grandir par exemple, qui a l’avantage de citer ses sources et notamment les autorités de santé canadiennes. http://naitreetgrandir.com/fr/etape/0_12_mois/alimentation/fiche.aspx?doc=naitre-grandir-bebe-introduction-aliment-solide-complementaire

Un exemple de sujet outre-atlantique est par exemple le Beurre de Cacahouète (moins présent chez nous): désormais: pas de problème pour en proposer aux bébés au moment de la diversification alimentaire? Oui a priori mais en l’introduisant comme le reste à toute petite dose et à condition qu’il n’y ai bien que des arachides et rien d’autres (pas d’huile hydrogénée par exemple). http://www.protegez-vous.ca/beurres-noix/allergies-bebe-droit-au-beurre-arachide.html

Conclusion Point 2

L’éviction complète ayant été la norme pendant des années, il faudra du temps pour changer les habitudes des parents. Les agresser en =disant « Ils ont tout lu, tout entendu et croient tout savoir » ne fait pas avancer le schmilblick. Et peut-être dans 5/10 ans on reviendra en arrière. Donc:

  • Renseignez vous =))))
  • Garder l’esprit ouvert
  • Observer votre bébé
  • Adaptez les recommandations à ce qui vous semble acceptable pour votre famille et votre petit
  • Si vous posez des questions à votre pédiatre, n’oubliez pas qu’il a été formé il y a 1/5/10/15 (plus) ans et que lui aussi doit se tenir à jour. S’il se sent agressé par vos questions, vous avez le droit de choisir quelqu’un d’autre.

Par curiosité, je me suis demandée ce qui est inscrit aujourd’hui dans le carnet de santé des enfants, et en fait le seul pdf trouvé sur le site du ministère de la santé est un CERFA de 2006: http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/carnet_de_sante.pdf

Si une maman de tout petit peut regarder si les recommandations ont changé dans son carnet je suis intéressée, voilà c’est dit! =)

Antibiotiques: c’est pas automatique

Le « petit préjugé »:

 Les parents demandent trop souvent que le médecin prescrive un antibiotique à leur enfant, notamment en cas d’otite, d’angine ou de sinusite.

On nous informe gentiment que les antibiotiques c’est pas automatique.

 Certaines bactéries sont de plus en plus résistantes aux antibiotiques, souligne Robert Cohen, pédiatre infectiologue à l’hôpital inter-communal de Créteil (Val-de-Marne)

A ma connaissance: seuls les médecins peuvent prescrire des antibiotiques. En changeant de médecin il y a 2 ans (départ de l’ancien), je n’ai jamais été mise autant sous antibiotique alors que je n’avais rien demandé. Mais avant j’avais un homéopathe qui me proposait des granules (oulala) et je n’étais jamais malade + de quelques jours. Une fois il m’a mis sous antibiotique pour une otite dont je me souviens extremement bien.  Donc, pour une bonne raison. Mais l’autre medecin m’examine en 5 minute et me mets sous antibio. (Oui, d’ailleurs j’ai fini par décider de trouver quelqu’un d’autre).

Pour moi il y a plusieurs problèmes: lorsqu’un petit pleure/tousse/a mal, nous ne pouvons pas le laisser bêtement pleurer alors qu’il existe quelque chose qui peut le soulager. Alors, sauf à proposer des alternatives: ostéo/homéo/remède de grand mère, ce que vous voulez qui calmera l’enfant (le sein marche très bien aussi quand on a la chance d’allaiter), et bien on continuera de donner des antibiotiques + corticoïde aux enfants, même pour un virus. Car, oui: sur le moment, ça soulage quand même. Et quand on est habitué à ça, je pense que c’est dur de faire sans.

Conclusion Point 3

Après, oui: il faut rappeler que les antibiotiques ça a des conséquences: résistance possible / destruction de la flore intestinale (en gros: OK l’angine est passée mais on aura le droit aux prochaines gastros) + un effet sur la population globale. Mais ce n’est pas que la « responsabilité » des parents vu que normalement c’est quand même le médecin qui a la main sur l’ordonnance, et devrait expliquer pourquoi tel ou tel traitement est adapté ou non.

 Pour conclure

On s’emporte facilement quand on se sent visée.

Finalement, à part la partie sur les laits de croissance qui peut être remise en cause, le reste n’a rien de choquant sur le fond. C’est l’accroche –  qui vise à nous faire passer pour des inconscients imbus de nous même (et qui croient toutes les bêtises qu’on lit/ qu’on nous dit / que la voisine…) BREF qui vient encore une fois nous faire douter de notre capacité et compétence à prendre nos décisions –  qui m’a interpelée.

Toute personne / tout support / tout médecin qui sous prétexte que lui/elles /eux ont fait plus d’études, ont le savoir, ont la vérité me feront toujours douter.

Plus on avance (augmente en expérience, fait des études…) et plus on devrait comprendre qu’affirmer les choses et exiger des autres croyances et obéissance absolue est du ressort d’une secte et pas d’une société démocratique. Si cela veut dire éduquer et faire preuve de pédagogie, OK. Mais aussi accepter de ne pas être suivi. Et non, il n’y a pas de  si « graves conséquences » que cela.

 

Sources (compléments)

Déclarations d’intérêts:   http://www.conseil-national.medecin.fr/node/1358

Ici ce sont les entreprises qui déclarent les rémunérations et avantages versés. Le site du Conseil National de l’Ordre des Médecins est malheureusement incomplet car de nombreuses entreprises déclarent leurs intérêts dans un format qui rend la compilation plus compliquée.

Existe-t-il aujourd’hui des arguments scientifiques pour conseiller l’usage des laits de croissance ?  L’étude des Pr Olivier Saint-Lary, Alain Jami, Albert Ouazana

Ah et On retrouve quasi le même article sur le Figaro, certainement la source de celui de 20 minutes (vu qu’il a la même structure mais semble un peu plus étoffé )  : http://sante.lefigaro.fr/actualite/2014/05/01/22288-quatre-idees-recues-vogue-sur-sante-enfants

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3 thoughts on “Les conseils en 20 Minutes à mettre à la poubelle?

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  2. L’intro m’avait déjà hérissé le poil – ces parents qui osent penser qu’ils peuvent avoir, et imposer, un avis concernant leurs enfants, quelle plaie pour ces gens qui ont fait des études et SAVENT – la suite n’a fait que continuer sur la lancée…

    Le lait de croissance, nous avons fait sans. Notre pédiatre était pour, mais pour une fois nous ne l’avons pas suivi car nos recherches nous faisaient douter de la réelle nécessité de la chose. Entre l’absence de réglementation sur le produit, les sources étrangères qui remettent en cause son utilité (j’avais trouvé une publication médicale suisse sur lequel je ne parviens plus à mettre la main qui disait que si certains enfants ont une carence en fer, le lait de croissance devrait être proposé en priorité aux familles en difficulté qui ne proposent pas une alimentation variée à leurs enfants) nous avons opté pour le lait entier sans nous sentir le moins du monde coupable 😉

    Quant aux antibiotiques, y a-t-il réellement des gens qui vont chez leur médecin en disant « je veux des antibios, donnez m’en ! » et des médecins qui acceptent ? Je suis peut-être un peu naïve mais ces médecins qui justement savent, ne peuvent-ils pas refuser ? Il est un peu facile de dire au patient « les antibiotiques c’est pas automatique » mais cela ne relève pas de l’auto-médication mais bien d’une prescription d’un médecin…

    Bref, voilà, ça m’a aussi énervé, merci d’en avoir fait un article aussi complet !

  3. Merci pour ton commentaire qui met complètement le doigt là où ça fait mal: nous sommes complètements infantilisés: pas le droit d’avoir notre avis? (fut-il hors de la norme du moment), de nous renseigner et de finalement faire des choix qui non, ne vont pas mettre en danger nos enfants et par ricochet le reste de la population (surtout pour les thèmes comme le lait de croissance). J’ose espérer que les pédiatres (ceux qui souhaitent soigner les enfants, pas ceux qui veulent vendre du lait) ont d’autres préoccupations.

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